L’autre jour, je révisais un article, notamment pour le rendre plus inclusif, sans point médian. J’en ai profité pour relever quelques modifications toutes simples que j’ai apportées. Je me suis dit que ça ferait une très belle démonstration de ce que je vous propose. Dans cet article, j'ai retenu 5 astuces, mais vous en trouverez d'autres dans cet article.
Vous allez pouvoir comprendre concrètement pourquoi c’est faux de dire que l’écriture inclusive, c’est moche, illisible, que si Molière était vivant, il se retournerait dans sa tombe, qu’on saccage la grammaire… (rayez la mention inutile).
Dans l’exercice d’aujourd’hui, on va purement et simplement jouer avec la langue, les règles existantes. Comme toute bonne cuisinière qui se respecte, je vais me contenter de choisir parmi les ingrédients à ma disposition pour concocter une recette à mon goût ! Et en cuisine comme en rédaction, si vous n’aimez pas un ingrédient, vous n’avez qu’à le substituer ! (Par exemple, j’ai entendu dire que certains n’aiment pas la coriandre, mais c’est sûrement une légende urbaine).
L’étude de cas
Mise en bouche : les termes épicènes
Première remarque : l’article en question parlait de sophrologie (c’est un article de Bul-lon, pour celles et ceux qui ont lu mon précédent article). Et les plus perspicaces d’entre vous se disent déjà : “on part sur un nom épicène, déjà, on se facilite la tâche”. Et oui, le mot sophrologue se dit pareil au masculin et au féminin, c’est ce qui s’appelle un terme épicène. Ce qui nous évite d’avoir à toucher le nom (contrairement, par exemple, à traducteur) et ça nous retire une épine du pied.
C’est la première astuce : trouver, si on peut, des termes épicènes.
Pas de problème avec la pièce de résistance, donc, mais il faut quand même soigner l’accompagnement :
En quelques phrases, on avait un bel échantillon des techniques qui nous sauvent au quotidien.
- chiffres
- pluriel
- omission complète
- désignation de la profession plutôt que de la personne
- adresse directe
Avant : le premier jet de mon client, après, ma inclusive touch’.
Les chiffres
→ Ainsi, le texte s’adapte à la réalité de chaque lecteur et lectrice qui peut y lire ce qu’il ou elle veut.
Omission pure et simple
Avant : Le sophrologue et le psychologue peuvent travailler ensemble
Après : Sophrologue et psychologue peuvent travailler ensemble
ou (si le contexte est clair)
Les deux peuvent travailler ensemble
→ Eh oui, cette astuce vous sauvera bien souvent. On a tendance à l'oublier (oublier les omissions, tout un concept), mais on a le droit de ne pas tout écrire explicitement. La plupart du temps, l’information est contenue ou peut être ajoutée ailleurs. Ici, on enlève des déterminants qui non seulement ne nous apportent aucune information, mais peuvent même nous induire en erreur (car psychologue et sophrologue peuvent être des femmes).
Désignation de la profession plutôt que de la personne
Avant : Le psychologue se concentre sur les causes des difficultés psychiques.
Après : La psychologie se concentre sur les causes des difficultés psychiques.
→ Ici, on “déshumanise” la phrase au lieu de parler d’une personne indéfinie et abstraite, dont, par conséquent, le genre n’importe pas.
Pluriel
Avant : Le principal outil du sophrologue, c’est sa voix.
Après : Le principal outil des sophrologues, c’est leur voix.
→ Ici, je profite d’avoir un terme épicène. En français, le pluriel n’est pas genré. Tant que je ne parle pas d’un individu en particulier mais de toute la profession, c’est encore plus simple (et même plus logique) d’en parler au pluriel.
Adresse directe
Avant : En séance, le sophrologue est là pour vous écouter.
Après : En séance, votre sophrologue est là pour vous écouter
→ L’adresse directe, tout comme le passage de la voix passive à la voix active, permettent non seulement de rendre un terme plus inclusif, mais ces techniques ont aussi le mérite de rendre votre texte plus dynamique, plus percutant… Que demande le peuple !
À vous de jouer
Je finirai sur un “échec” pour lequel je n’ai pas trouvé de solution satisfaisante et qui est resté au masculin :
Le sophrologue est-il tenu au secret professionnel ?
Ce qui me donne l’occasion de rappeler que vous n’avez pas besoin d’attendre la perfection pour commencer à rendre un texte plus inclusif !
Et si vous avez une idée pour améliorer cette phrase, c’est à vous de jouer en commentaire.
Retour sur vos propositions :
on peut par exemple dire "La profession de sophrologue est-elle soumise au secret professionnel ?"
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